Notre voyage en voilier

Notre voyage en voilier

2011-07-06 Épilogue - Fin du blog de voyage

ÉPILOGUE

Quel beau voyage rempli d’aventures et d’émotions. N’était-ce pas cela qu’on recherchait ? Lorsqu’on part sur un bateau pour parcourir une partie du monde, il faut quitter notre monde familier pour plonger dans un autre qui recèle d’imprévus et nous fait quitter notre zone de confort.  

L’aspect le plus caractéristique de ce voyage sera justement cette zone de confort que l’on quitte.  Sans s’en rendre compte, nous bâtissons notre nid afin de se rendre la vie facile.  Notre maison, notre lit, notre chaleur tout comme notre fraîcheur, nos déplacements, nos divertissements et tout ce qui semble banal comme l’éclairage, l’eau du robinet, la disposition des eaux grises et noires, toutes ces choses si simples font partie de notre quotidien et on en oublie leur importance.  Lorsqu’on part en bateau, on abandonne toutes ces choses qui sont notre confort.  Nous sortons de cette zone, nous quittons le nid douillet.  C’est alors que nous devons faire face à toutes sortes de contraintes plus ou moins importantes qui nous occupent ou préoccupent tout le temps.

Il est amusant de penser que l’eau si facile à obtenir du robinet devient un enjeu important.  Il faut d’abord en trouver, ensuite remplir les bidons et finalement les vider dans le réservoir principal.  Se laver nous demande une bonne consommation d’eau; on tombe alors en mode restriction.  L’énergie électrique, si présente dans nos maisons, doit être produite avec plaque solaire, éolienne ou génératrice.  Il n’y a jamais assez de soleil, de vent ou de facilité d’utilisation de la dernière pour s’assurer d’une bonne production.  Du moins, il faut toujours y penser pour ne pas en manquer.  Le lit si grand à la maison devient un endroit restreint dans un bateau ; c’est comme entrer dans une capsule spatiale avec son hublot.  La salle de bain avec douche et lavabo ne permet qu’un mouvement de rotation du corps…  Que dire de nos déplacements dans le carré : l’expression « se marcher sur les pieds » est très à propos.

Mais le plus difficile est certainement de vivre dans une petite maison flottante qui n’est retenue que par une chaîne accrochée à une ancre.  Ce lien si ténu lors de mauvaise température va-t-il se rompre?  C’est une question qui donne son lot d’inquiétudes et qui nous fait passer des nuits blanches.  Lorsque le vent se lève, le bateau se dandine au bout de sa chaîne.  Si les vagues sont petites, le sommeil sera bon mais il faudra quand même préparer le repas ou faire toutes les autres activités.  Si le vent est plus fort et que les vagues sont généreuses, il sera difficile de fermer l’œil et même de vivre à bord.  C’est là que notre chez-soi nous manque.

Et la navigation?  Comment sera l’état de la mer, du cours d’eau ou de la baie ?  Comment sera la température ? Vents forts, pluie, soleil, vague, courant, marée? Partirons-nous ce matin ou devrons-nous attendre 1 jour, 2 jours ou plus , que de questions ?

Mais pourquoi quitter le confort de notre chez soi pour partir sur un frêle esquif parcourir un bout de planète ? Parce que nous avons le goût de l’aventure.  Nous avons besoin de quitter « La Petite Vie » pour faire le vide et remplir notre tête de nouveaux défis, de nouvelles expériences et de nouvelles connaissances.  Qu’il est bon après cette année de réaliser à quel point notre vie a été riche.  

Nous avons rencontré pleins de gens si intéressants par leurs propos différents des nôtres, nous permettant d’acquérir de nouvelles idées et connaissances.  Les échanges étaient toujours enrichissants.  Nous avons connu l’entraide, l’amitié sincère, la fraternité, la complicité, la joie de se retrouver comme la peine de se quitter.  La richesse des contacts humains rend les biens matériels vraiment peu importants.  

Que dire des lieux visités ? Notre mémoire est remplie de souvenirs de Burlington, New-York, Washington, Annapolis, Ste-Augustine, etc.  Nous avons vus l’eau turquoise des îles des Bahamas, l’eau indigo du golfe Stream, l’eau brune de l’Intracoastal et l’eau rouge du Dismal Swamp Canal.  Nous avons été émus par les dauphins, les tortues, les raies, les dorades, les pélicans et même les crocodiles.  Nous avons connu la pluie, les orages, le froid, le brouillard mais aussi le soleil pendant des jours et des jours, le vent doux, les couchers de soleil, les levers de lune et le ciel étoilé.

Ce voyage que vous avez vécu par l’entremise de notre blog n’a pas été comme plusieurs peuvent le penser, un voyage de vacances.  Il a été une année de vie sur un bateau comportant des moments de vacances, et heureusement il y en a eu en majorité, mais comportant aussi des moments d’angoisse, de peines et de conflits.  C’est ça la vie.  Sauf que pendant ce voyage, ces moments arrivent à une fréquence au moins dix fois plus grande que dans le train train quotidien de notre vie terrestre.

Nous avons quitté notre chez-soi à Terres-Rompues pour vivre une expérience de vie inoubliable dans notre bateau L’Interrompue.  Nous retournons maintenant à notre vie normale, qui elle ne le sera plus.  Lorsqu’elle redeviendra trop routinière, notre instinct nous poussera vers des lieux inconnus pour vivre d’autres expériences.  Quel moyen prendrons-nous pour le faire ? On verra bien...

Ainsi  se termine notre blog de voyage.  Merci de nous avoir lu, merci de votre assiduité.  Ce fut un réel plaisir que de partager notre vie de « marins » avec vous.



06/07/2011
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