Notre voyage en voilier

Notre voyage en voilier

2010-10-31 - D'Elizabeth City à Belhaven (Caroline du Nord)

JOUR 115 VERS LES BAHAMAS

Intracoastal Waterway – D'Elizabeth City à Alligator River Mile 104

Samedi, le 30 octobre 2010  Température 17 oC - Ensoleillée
Vents : nord/ouest à 15 nœuds changés à 5 nœuds sud/ouest
Distance parcourue aujourd'hui : 47.4 mn  (départ à 6h50 arrivée à 15h15)
Total depuis notre départ de La Baie : 1,318.4 mn
Position : N 35 40.4  W 076 05.9

Bonjour, c'est la Mousseline qui vous parle J

Le front froid est toujours bien présent.  Ce matin, le thermomètre de la couchette indique 10oC mais sous les couvertures, je suis vraiment bien à la chaleur… jusqu'à ce que le réveil sonne et que ma bouillotte humaine préférée quitte le lit L.   Plein de gouttelettes perlent au plafond au-dessus de moi. L'humidité est à son maximum. 

6h45, le moteur est en marche.  Je suis encore au lit et j'attends le signal de mon capitaine pour me lever.  Je suis vraiment paresseuse ce matin et j'accepte le petit 5 minutes de sursît ; … j'ai du perdre la carte car je sens le bateau bouger. Je me lève et m'habille rapidement pour prendre mon poste de mousseline mais trop tard, mon capitaine n'a pas besoin de moi.  Il a largué les amarres et L'Interrompue avance lentement dans l'aube du petit matin.   La petite baie d'Elizabeth City disparait tranquillement à la lueur du jour qui apparait. 

Nous aurons une journée ensoleillée mais pour l'instant, il fait « frette » en titi !  Depuis notre départ de La Baie, c'est le premier matin où je grelotte de la sorte ; il sort de la fumée blanche de ma bouche… je regarde le thermomètre extérieur qui indique un gros 6oC, outch !  J'enfile un chandail de plus sous mon mustang, je suis maintenant confortable et au chaud.

Comme la majorité des jours où nous naviguons, je sers le jus d'orange lorsque nous sommes en route.  Je fais ensuite le café et nous déjeunons de bagels aux raisins pendant la navigation.  Aujourd'hui nous avons une petite variante et essayons les bonnes vieilles bines américaines de marque « BUSH »…  aux oignons, lesquelles nous mangerons en portant nos gants J.

I

Aux chaudrons, chauffons les bines américaines – j'ai hâte de faire le déjeuner en bikini…

Nous naviguons au moteur et avec le génois par vent arrière.  Il y a une vague d'environ 1 à 2 pieds et notre vitesse varie de 6,5 à 7 nœuds.  Nous naviguons sur une grande étendue d'eau qui me parait aussi grande que le Lac St-Jean et pourtant, il n'y a presque pas d'eau sous le bateau.  Par moment, il n'y a que 6,5 pieds et à d'autres17 pieds.  Le ciel est bleu et le soleil vient enfin réchauffer la journée et le bout de notre nez.  La température grimpe à 17oC. 

 

L'étendue d'eau ressemble étrangement au Lac-St-Jean.

Nous devons maintenant suivre les bouées qui balisent le chenal qui nous mène au pont d'Alligator River Bridge.  La profondeur est d'environ 8 à 9 pieds.  Mon capitaine est vraiment stressé et je dois faire mon travail de mousseline avec attention.  Je repère les bouées et je dois lire le tout petit minus de numéro qui y est inscrit… par chance que nous avons de bonne lunettes d'approche (merci à Philippe J).  Je finis par comprendre pourquoi mon capitaine est aussi stressé lors que nous arrivons près du pont et que nous « doublons » un gros bateau moteur qui s'est échoué !  Tow Boat US est en train d'essayer de le sortir de son impasse.

Bateau qui se fait remorquer… le pauvre !

Nous arrivons au pont d'« Alligator River Bridge ».  Nous sommes quatre voiliers en tout (inconnus) à attendre l'ouverture du pont.  La  circulation automobile est alors interrompue (J quel jeu de mot) et le responsable ouvre le pont qui pivote sur sa base pour laisser passer les quatre voiliers. Pour les moins jeunes, c'est le même système de pivotement que le pont de Ste-Anne à Chicoutimi.

IMG 008 – Alligator River Bridge

Mot du Navigateur

Pourquoi étais-je stressé ? À l'embouchure de la rivière Alligator, il y a des hauts fonds qui se déplacent. Il y a 2 ou 3 ans, on a ajouté une bouée et on en a déplacé d'autres de sorte que la route en ligne droite est devenue un zig zag permettant d'éviter les bancs de sable. Il y a des avertissements dans tous les guides et même le monsieur du 5 à 7 de Elizabeth City avait bien dit : « Don't trust the map but trust the marks ». Alors j'étais un peu nerveux surtout en passant à côté du gros bateau à moteur échoué.

Nous arrivons à notre mouillage isolé de tout, tout, et tout à 15h15.  Nous ne sommes que trois bateaux ancrés.  La nuit sera calme du côté bruit… espérons qu'elle le sera du côté vent. 

Bien que nous soyons dans un endroit isolé, nous ne sommes pas en reste pour les repas.  Qu'avons-nous pour accompagner le Cabernet sauvignon ce soir ?  Une entrée de salade aux épinards, des saucisses italiennes grillées sur le BBQ avec pâtes à la sauce rosée faite maison avec de la crème fraîche.  Faut entretenir le tour de taille quand même…

Le départ pour demain sera vers 7h15, lorsque le jour sera bien levé car la route est étroite, les passes sont serrés et mon capitaine a besoin de bien voir pour ne pas s'échoué J.

IMG 001 – Réjean bien concentré à préparer la route de demain.

Bonne « nuite » !

JOUR 116 VERS LES BAHAMAS

Intracoastal Waterway – D'Alligator River à Belhaven (Caroline du sud)

Dimanche, le 31 octobre 2010  Température 23 oC – Beau soleil, ciel  bleu
Vents : sud/ouest 15/20 nœuds
Distance parcourue aujourd'hui : 30 mn  (départ à 7h20 arrivée à 13h)
Total depuis notre départ de La Baie : 1,348.4 mn
Position : N 35 32.2  W 076 37.6

JOYEUSE HALLOWEEN À TOUS ET TOUTES, spécialement à mes jeunes neveux et nièces qui vont sûrement prendre un plaisir fou à déambuler costumés à travers les rues pour la récolte des bonbons J ! 

Les matins se suivent mais ne se ressemblent pas ! Hier matin, le levé fut glacial et ce matin, il fait 14oC, c'est pas mal mieux pour les articulations.  Nous avons quitté notre mouillage comme prévu, lorsque le soleil s'est pointé le bout du nez. 

Naviguer dans l'Intracoastal peut devenir très monotone.  Si je compare avec le monde terrestre, il pourrait s'agir d'une route semblable à l'autoroute 20, longue longue longue et souvent ennuyante.  Il y a juste assez d'espace pour « doubler ».  Pour dire vrai, ce sont les autres qui nous doublent car nous sommes parmi les moins rapides.  Ça nous laisse beaucoup de temps pour regarder le paysage qui semble directement tiré des films de la guerre du Viet Nam L, avec des champs tout autour pour se camoufler.  Il ne manque que les hélicoptères de l'armée, les soldats et les mitraillettesJ. 

L'ennemi se camoufle dans les hautes herbes…

Intracoastal Waterway – Un peu comme la transcanadienne…

Malgré tout l'imaginaire de mon capitaine, il se doit de demeurer vigilant.  Le cours d'eau n'est pas large et on s'approche trop près des rives, il n'y a pas d'eau.  Toute la profondeur (10 à 17 pieds) se retrouve au centre du chenal alors il faut rester bien au centre afin de ne pas aller s'échouer. 

On se fait dépasser par un beau gros bateau à moteur tout neuf

13 heures : Nous arrivons à notre mouillage dans le village de Belhaven, toujours en Caroline du Nord, lequel sera bien à l'abri et à proximité de la ville.  Notre après-midi sera très occupé.  Nous devons aller à terre pour faire le plein des bidons d'essences (en Écho), aller chercher de l'eau pour emplir les réservoirs du bateau, aller en ville faire quelques achats pour garnir le frigo et la « cale » à vin J. 

Mais avant tout, le moteur du bateau doit subir une intervention chirurgicale, sans parler d'un entretien primordiale.  Je laisse le mécanicien vous expliquer ce qu'il en est.

Mot du mécanicien

Ce matin en faisant l'inspection avant démarrage du moteur, je m'aperçois que la courroie de l'alternateur est lâche. Je réalise que c'est le support d'ajustement de l'alternateur qui est cassé. Je fais une réparation de fortune en le fixant avec un boulon dans un trou cassé et je démarre le moteur. Plus tard, je m'aperçois également que la courroie est endommagée. Je décide d'essayer de me rendre à notre mouillage 5 heures plus tard et si elle casse, je mouillerai l'ancre en urgence pour la changer. Mais nous nous sommes rendus et j'ai pu faire la réparation. Au lieu de faire souder le morceau, j'ai percé un autre trou et l'ajustement est faisable. J'ai changé la courroie et tout semble correct.

Mon mécano les deux mains dans le moteur ;

Ouais ben, notre tour en ville a été un fiasco.  Réjean a réussi à trouver un boyau pour emplir les deux bidons d'eau mais oublions ça pour l'essence.  La marina ne mérite pas vraiment de porter le nom de marina… il n'y a personne, pas de services, pas de gaz non plus.  Nous partons donc à terre à la découverte de la ville et, après quelques pas, on s'aperçoit qu'il y a quelque chose qui cloche.  En fait, il y a rien qui bouge, personnes dehors, pas d'auto dans les rues non plus.  Mise à part quelques voitures dans la cour de l'hôpital, et un vieux monsieur qui en sort, rien ne bouge.  Les commerces sont tous fermés ou complètement vidés.  Le centre-ville est complètement désert et à l'abandon ; même la station d'essence n'a plus ses réservoirs !  Coudon, sommes-nous dans un film d'horreur pour l'Halloween ?  On commence à se poser de sérieuses questions.  Nous finissons par trouver une quincaillerie qui a plus l'air d'un magasin général.  L'odeur de moisissure est perceptible dès notre entrée ; on se regarde et on se dépêche d'acheter la glace et on repart aussitôt.  On croise quelques enseignes de restaurants et cafés mais tout est fermé,  impossible de trouver Internet non plus !  Nous revenons bredouilles sur L'Interrompue et on s'ouvre une bonne bière froide, histoire de fêter l'Halloween.  On part à la première heure demain matin, espérant que « Jason » du film Halloween ne trouve pas le chemin de notre bateau cette nuit… houuuuuuu !

Pour souper, nous devrons nous rabattre sur du « tousky » (tout ce qui reste).  Les restes de la sauce à spaghetti aux crevettes, y'a pire comme châtiment J.  Le plus beau dans ça, c'est qu'il est 18h et que la chaleur demeure; on peut manger dehors.  Nous devons même installer les moustiquaires sur les écoutilles du bateau car ici, à Belhaven, les moustiques n'ont pas encore hivernés et de beaux gros maringouins viennent nous saluer.  Nous sommes en chandail dehors et nous soupons dans le cockpit, un 31 octobre !  Le couché de soleil est paradisiaque, les couleurs sont à couper le souffle.   Une soirée magnifique, comme celles que l'on a en plein été chez nous à Chicoutimi.  C'est un tout inclus ce soir, un milliard d'étoiles viendront illuminées la nuit, laissant la baie lisse comme la peau d'un bébé, que demander de plus ?  Bonne nuit !

Souper d'été le 31 octobre - Le ciel est tout rose.

Couleurs d'un soir d'été un 31 octobre à Belhaven, Caroline du Nord

 



01/11/2010
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