Notre voyage en voilier

Notre voyage en voilier

2010-09-06 - De New York à Sandy Hook Bay

JOUR 61 VERS LES BAHAMAS – NEW YORK 7e jour

Samedi le 4 septembre 2010  Température, 28oC. Ciel bleu – Vent du S-O 20/25 nœuds                         

Bonjour, c’est la mousseline qui vous parle.

Réveil à 8h30 – Le ciel est tout bleu mais il vente à écorner les bœufs.  Ce sont les restes d’Earl que nous avons.  La rivière est pleine de petits moutons blancs.  Le voyage en Écho risque d’être humide… je porterai mes pantalons imperméables, histoire de ne pas trop me mouiller les fesses.

Aujourd’hui, nous irons prendre nos messages Internet au Star Buck’s et faire les courses pour l’avitaillement du bateau.  Demain c’est le départ de notre mooring de la 79e rue de New York.  Nous ferons un petit arrêt à la marina de la Statue de la Liberté pour faire le plein d’essence et de diesel et on repart pour Sandy Hook Bay, New Jersey. 

Nous voulions mais ne pouvons… il est impossible de sortir avec l’Écho, les vents et les vagues sont trop fortes…  les restes de Earl.

Notre mouillage sur coffre de la 79e Mauvais temps sur l'eau ... 

Nous restons donc sur L’Interrompue à se faire brasser comme dans une machine à laver, espérant que les vents se calment.   Finalement vers 15h, nous décidons d’y aller quant même, malgré les vagues qui sont encore présentes mais moins fortes.  On se fait arroser solidement et l’Écho se remplit d’eau… pas trop mais juste assez pour mouiller tout ce qui se trouve en bas du nombril.   Nous partons avec notre chariot à roulettes et faisons nos achats.

Le retour au bateau est tout aussi humide que le voyage pour aller...  Souper savoureux aux côtelettes d'agneau à la menthe, au son de la musique du spectacle de Jean-Pierre Ferland et dodo à 22h.

MOT DU CAPITAINE 

Vous savez sans doute que l'ouragan Earl passait tout près de New York. Il a pris naissance dans l'océan Atlantique plus au sud et hier, samedi, il devait longer la côte américaine en passant par New York et se rendre vers Terre-Neuve. C'est inhabituel d'avoir des ouragans aussi au nord. Lorsqu'il nous a frappé, ce n'était qu'une tempête tropicale et n'entrait pas à l'intérieur des terres. Nous étions protégés. Mais on l'a senti quand même. Hier matin, le vent est devenu très fort et la rivière Hudson où nous sommes amarrés est devenue une espèce de grosse soupe bouillante. La vague n'était pas très haute mais elle était hachée. Il y avait même des moutons. Nous avons jugé qu'il aurait été imprudent de partir avec l'annexe et nous avons resté au bateau. Plus tard, le vent s'est calmé et les vagues aussi. C'était le signe que l'ouragan était passé.

 

Cependant nous avons des amis qui sont partis le même jour que nous de La Baie dans leur catamaran. Eux, ils étaient en Nouvelle-Écosse et attendaient l'arrivée de l'ouragan. Le dernier courriel que j'ai reçu du capitaine disait qu'il avait tout enlevé sur le pont et le bateau était amarré en triple sur un très gros tangon. Toute la famille était à terre et attendait que l'ouragan soit passé. Il leur rentrait en plein dedans.  Eux n'avaient pas la protection que nous avions. J'espère qu'ils retrouveront leur bateau en bon état.

 

Il y a un autre ouragan de formé beaucoup plus au sud. Mais nous surveillons la météo avant de s'aventurer sur l'océan. Comme je le disais, c'est inhabituel d'avoir des ouragans à notre hauteur. Nous devons rester au nord dans la baie de Chasepeake jusqu'à ce que la période des ouragans soit terminée, c'est à dire à la fin de novembre.

 

JOUR 62 VERS LES BAHAMAS – SANDY HOOK BAY, New Jersey

Dimanche le 5 septembre 2010  Température, 27oC. Ciel bleu – Vent du SO 10/15 nœuds                     

Réjean se lève à 8h, je le suis de près à 8h30 – Je n’ai pas super bien dormi.  À 3h, le courant causé par la marée fait tourner le bateau et le tangon (amarre sur coffre) n’arrête pas de cogner sur la coque, sans parler des vagues et la vie nocturne de New York : pompiers, policiers, motos, fêtards, etc… 

Voici de quoi a l'air un "mooring" (le nôtre) 

Le thermomètre de la couchette indique une température extérieure de 18oC, tout un changement de température, une chute de 10oC depuis hier, la canicule est passée J.  Le ciel est tout bleu, pas un seul nuage à l’horizon.  Nous aurons une belle journée pour saluer la grande dame de la Liberté.  

9h, nous quittons l’amarrage sur coffre de la 79e rue de New York en direction de Sandy Hook Bay.  Le temps est idéal, pas trop chaud, pas trop froid. 

Vue au départ de New York 

Un petit 30 minutes de navigation nous amène à la marina de la Statue de la Liberté où nous y faisons plein de diesel.  Nous espérions faire le plein de propane mais c’est peine perdu.  Il nous faudrait une voiture pour nous rendre à la ville alors, on sera peut-être plus chanceux à notre prochain point d’ancrage. 

Retrait des défenses au départ de la marina- Vue sur Manhattan derrière

Un dernier salut à Manhattan

Ça y est, nous naviguons à côté de la grande dame, la Statue de la Liberté qui, je dois l’avouer, est beaucoup plus belle en « personne » que sur les cartes postales ou les photos. Elle est gigantesque et majestueuse.  Après toutes ces années à faire la belle au gré du temps, sa robe aurait besoin d’un petit coup de lessive mais bon…  Le site est rempli de bateaux bondés de touristes.  Nous sommes vraiment privilégiés de voir cette grande dame d’aussi près, et aussi longtemps que nous le voulons, chez nous, sur L’Interrompue.

La madame est contente de voir la grande dame de plus près ...

La statut de la Liberté

Nous prenons les photos d’usage et le Capi me demande ensuite de prendre la roue, il veut déployer les voiles, et avec raison car nous avons un beau vent pour nous amener à Sandy Hook Bay.  Je prends donc la roue, le Capi enfile sa veste de flottaison et grimpe sur le pont pour déployer la grande voile avec un ris et le génois.

Le Capi et ses voiles

Je coupe le moteur et enfin, le moment tant attendu arrive ; L’Interrompue est propulsé par le vent.  WOW ! Quelle sensation de liberté, tout ce que l’on entend c’est le bruit des vagues et du vent qui gonfle les voiles.   C’est capotant, nous respirons l’air salin ; nous vivons un très beau moment.  Vous savez, nous naviguons au moteur « bruyant » depuis si longtemps que j’avais presque oublié la sensation de bien-être et de liberté que procure la voile.

 

Cé ti beau ça ?

L'Interrompue dans toute sa splendeur

Au loin, l'infini, la mer ...

Nous avons un beau vent Sud Ouest qui nous amène dans la bonne direction, à travers les super gros bateaux de croisière, cargos, bateaux de plaisance à moteur et paquet de voiliers, petits et gros.  Nous quittons enfin la rivière Hudson et du pont Verrazano (pont qui relie Brooklyn à l’Ile Staten), j’entrevois la mer et l’horizon sans fin.  Depuis la Statue de la Liberté, nous aurons navigué à voile jusqu’à Sandy Hook Bay.

Pont Verrazano, paquebot et la mer

Arrivée Sandy Hook à 13h15 – Réjean mouille l’ancre au travers d’une cinquantaine de bateaux.  Nous y passerons quelques nuits, deux ou trois.

Demain, nous espérons l’arrivée de notre ami Yves, du voilier PIERRE HELENE.  De plus, nous devons attendre la bonne fenêtre météo pour notre prochaine navigation.  Nous aurons 122 milles nautiques à faire d’un trait, sans arrêt.  Ce sera notre première navigation en mer avec L’Interrompue, laquelle devrait durer entre 23 et 24 heures d’affilées.

Bon, je vous partage le beau coucher de soleil que nous avons eu hier soir.

À bientôt, lorsque nous serons rendu à Cape May J      



06/09/2010
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