Notre voyage en voilier

Notre voyage en voilier

2010-07-21 Le calme apres la tempete

JOUR 15 VERS LES BAHAMAS (DE TROIS-RIVIERES À L'ÉCLUSE ST-OURS DE LA RIVIÈRE RICHELIEU)

Mercredi, 21 juillet 2010 – Température 27oC – Vents faibles à nuls nord-ouest (5 nœuds) – Ciel tout bleu.

Debout à 7 heures – Une autre bonne nuit de sommeil, malgré le bruit de l'usine de Trois-Rivières et l'odeur persistante... dommage car cette marina est vraiment belle et le personnel dès plus courtois. Nous quittons la marina à 8h, après que le Capi ait fait quelques ajustements de moteur. Le bruit ne lui plaisait pas ! Pour ma part, il me semble qu'il ronronne comme à son habitude mais… c'est lui le mécano alors… Nous naviguons encore à contre-courant, le loch indique 6.2 nœuds et le GPS lui, seulement 3,8 nœuds, la navigation sera longue. Heureusement, la température est pour nous, il fait beau soleil, le temps est encore très beau et chaud, un beau matin d'été comme on les aime.

Comme à notre habitude lorsque nous traversons un pont, l'échange du baiser est de mise et fort agréable… nous traversons donc le pont Laviolette et la tradition se poursuit.

Une

Une heure après le départ, nous arrivons au Lac St-Pierre. Le lac est calme et lisse comme un miroir. J'enfile mon maillot de bain et j'attrape mon livre « Le petit Futé » (Guide des Bahamas) et je m'installe sur le pont avant avec le siège de marin et je savoure le calme du matin chaud. Profitons-en car on ne sait jamais quand la température changera !!! (et retenez bien cette petite phrase).

La traversée du Lac St-Pierre s'est très bien passée sous le soleil pas un souffle de vent. Le chenal est étroit mais nous n'avons rencontré aucun paquebot, juste quelques poissons sautant hors de l'eau. Après 6h à traverser le Lac, nous voici rendu aux Îles de Sorel. Le temps se couvre… une alerte météorologique est donnée sur le canal 16. Un grain est prévu pour la région de Mtl jusqu'à Trois-Rivières. La belle affaire ! C'est en plein notre chemin… Nous décidons de garder notre cap et de traverser le grain. Nous enfilons nos habits de pluie car les nuages noirs s'approchent à vue d'œil. Le vent se lève annonçant l'arrivée de notre ami ( ?) le grain.

Réjean, toujours prévoyant, me demande de fermer les écoutilles (on sait jamais…) et de lui apporter son habit Mustang (habit pour les gros intempéries). Sitôt habillé, la pluie débute et les vents prennent du pic (les pas fins…)

Un jour, quelqu'un m'a dit qu'un grain ne durait approximativement que 15 minutes. Mon œil !!!! La tempête s'est abattue sur L'Interrompue avec une ferveur à faire défroquer le plus grands religieux ! Pendant que je fermais le bateau pour le rendre le plus hermétique que possible, Réjean s'accrochait à la roue (et je me demande encore comment il a fait pour y rester). Vous me connaissez, je suis serviable comme pas une alors, j'ai décidé d'allumer le radar afin d'aider Réjean à repérer où nous étions. Le problème est que le voilier est démâté… euh… y'a pu de fil qui relie le radar au lecteur graphique… euh… pas fort !

Je vous jure, ce que je vous écris là est la pure vérité. On ne voyait ni ciel, ni terre. La pluie s'abattait avec une telle puissance, et que dire des vents et des vagues qui faisaient valser, que dis-je, danser le rock and roll L'Interrompue démâté…ouff ! Réjean ne voyait plus devant lui et essayait de repérer la bouée rouge S-146 afin de trouver un repaire. Il faut que vous sachiez qu'à l'endroit où nous étions, il y avait deux immenses cargos à l'ancre, sans parler du traversier Sorel – Berthier qui circule. Le plus stressant dans toute cette histoire, c'est que Réjean ne voyait rien, le GPS ne donnait plus notre direction, seulement notre emplacement et nous ne savions pas si nous allions en avant, en arrière, dans le côté ou Dieu sait où !

À un moment donné, j'ai aperçu un immense cargo qui passait juste à côté de nous… si près que j'en ai eu la chair de poule. Réjean a donné un coup de roue sur tribord et le paquebot a filé droit devant. C'est à ce moment que Réjean a réussi à repérer la bouée rouge S-146. Il a navigué autour de cette bouée pendant d'interminables minutes, essayant de se parer de la pluie et du vent qui s'abattait sur son visage qui lui brouillait la vision. C'est un vrai film de suspense cette histoire  Finalement, après 45 MINUTES de ce grain (qui devait durer 15 minutes), le vent s'est calmé et la pluie a diminué, les vagues se sont calmées elles aussi. La madame Mousseline n'était pas grosse sous son habit de pluie. Mais, pendant tout ce temps, je n'ai jamais paniqué et j'ai fait confiance en mon capitaine et à l'Univers.

Le temps n'était pas encore calme quand nous avons vu le bateau de la garde côtière arriver près de nous. Ils venaient vérifier si nous étions corrects ! D'un coup de pouce en l'air, nous indiquons que tout est O.K. Ils nous confirment que tourner en rond autour de la bouée S-146 est une excellente idée, le temps que la tempête se termine. J'en revenais carrément pas ! Réjean et moi avons déduit que le gros paquebot que nous avions croisé de près avait averti la garde côtière qu'un minus de petit voilier était en plein milieu de la tempête, lui il nous voyait sur son radar… Vous pouvez donc constater que la Garde Côtière du Québec fait un excellent travail ! Sans même que nous ayons faits un appel, ils étaient là !

La pluie a cessé, le vent s'est calmé et devinez quoi ? Le soleil est revenu !!! j'en revenais pas (encore) ! Je dois dire que la Ste-Anne donnée par Antoinette, l'étoile donné par Johanne ainsi que tous mes anges dédiés, nous ont bien protégés. Tout est bien qui finit bien.

Je me demandais si le bateau était étanche, et bien, après cette aventure, je vous l'assure ! Pas une seule goutte d'eau dans la couchette, les hublots non plus. Ce qui a pris l'eau, c'est nous ! Nous avons fait sécher nos vêtements, suspendus sur le pont et j'ai servi une grande rasade de rhum à mon capitaine adorée qui a su garder L'Interrompue et son petit équipage sains et saufs ! J'en ai sifflé une rasade aussi  Ah oui, quelqu'une m'a demandé si je m'ennuyais depuis mon départ… d'après vous ?

Nous naviguons présentement calmement dans la rivière Richelieu. Calmement est un bien grand mot, il faut faire abstraction des speed boat qui nous en font voir de toutes les couleurs. Je crois qu'ils n'ont aucune idée des conséquences de leur vitesse sur les voiliers !

Ce soir, nous dormirons au mouillage (à l'ancre) à l'écluse de St-Ours. Je sens que nous allons dormir comme des bébés ce soir ! À bientôt

La Mousseline, qui est fière d'avoir gardé son sang froid !

PS : La distance parcourus aujourd'hui : 47,3 milles nautiques. Total depuis notre départ de La Baie 293,1 m/n)



23/07/2010
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